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    forum_national_01Mercredi 16/2 18h World Trade Center...de Marseille. 
    La salle où doit se tenir le Forum à portée nationale est déjà copieusement garnie quand JLuc Mélenchon arrive à pied, accompagné d'un petit groupe de militants du PG. Ch.Picquet, de la GU, est déjà là; P.Laurent, du PCF, va bientôt devoir partir pour un reportage avec FR3 (comme il le dira ensuite: "Ca n'arrive pas si souvent, alors quand on peut en profiter, on va pas refuser").
    Après une photo avec les candidats aux cantonales du département, nos 3 nationaux se prêtent à l'exercice de la conférence de presse.
    Jean-Luc: "Aux cantonales, nous serons les seuls unitaires. Et nous sommes déjà prêts pour la suite."
    Pierre: "Nous voulons redonner la parole au peuple. Sarko s'est fait élire comme le président du travail, il est en fait le président des riches."
    Christian: "Marseille nous apprend que ce pouvoir est vomi comme jamais; les gens attendent des perspectives pour en finir durablement."
    A la question: "Y a-t-il une corrélation entre l'ascension du FdeG et la baisse du NPA?", Jean-Luc répond: "Notre dynamique va bien au-delà. Nous sommes la Gauche historique. Le bon sens préfère le rassemblement au chacun dans son coin."
    Et Christian ajoute: "Nous sommes la force de la main tendue."
    Une question fait sourire l'assistance: "L'un d'entre vous représente-t-il mieux que les autres le FdeG?" Réponse de Chistian "Il n'y a pas de compétition entre nous."
    Et sur la politique industrielle du pays, Pierre dénonce les marges de rentabilité qui pillent le travail, tandis que Jean-Luc veut désintoxiquer l'industrie de la finance.
    Il est désormais 18h40. C'est l'heure du forum proprement dit.
    La salle de 400 places est archicomble, nombre de personnes se tiennent dans le couloir attenant. Un peu comme à La Bellevilloise le 6 mai, lorsque la gauche avait démarré sa contestation de la réforme des retraites et Jean-Luc lancé son idée d'un référendum citoyen.
    A.Meslian conseillère régionale ouvre la soirée; suivie de Horiya Mekrelouf (Mrap et Droits des Femmes) qui pointe la problématique du travail des femmes, en profitant pour dénoncer l'agression verbale qu'elle a subie samedi dernier lors de la manif en faveur du peuple algérien: elle avait osé réclamer l'égalité homme-femme et dénoncer le Code de la Famille! Virginie Cava (Carrefour) parle de la crainte de ses collègues de travail lors de la grève (salaires et conditions de travail) de 3 semaines dans 2 magasins de Marseille en septembre 2010. Un témoignage venu de la salle confirme cette peur vis-à-vis de la direction.
    Jacque Rigaudiat, économiste: "Les profits d'aujourd'hui sont pour aujourd'hui, pas pour les emplois de demain".
    J.Michelucci (Arkema) parle de la communauté de destin qui doit unir sur une plateforme pétrolière les salariés organiques et les sous-traitants. 
    C'est maintenant au tour de la salle d'intervenir; et elle en a envie.
    C'est d'abord JM.Charrier le maire de Port St Louis qui souligne que la précarité touche avant tout les femmes et les jeunes. "À la RTM, on embauche: il faut avoir 21 ans et ... plusieurs années d'expérience!"
    Une avocate retraitée (Z.Tamène) parle de son amie placardisée malgré un bac + 8, elle est désespérée: "Que faire?". P.Bachmann: "L'eau, la santé ne sont pas des marchandises. Et le travail? Il faut distinguer le travail de l'emploi".
    Un conseiller municipal du Rove lance à Jean-Luc: "Plutôt que d'être le passé avec Yvette Horner, j'espère que tu seras l'avenir contre Marine." La salle s'esclaffe. Un autre intervenant veut interdire le flicage des salariés, les interrogatoires tels que les pratique France-Télécom. Lydia Frentzel déplore l'absence des jeunes des quartiers ce soir; il faut aller les voir, leur parler, ne pas les laisser entre eux". Ch.Galéa, postier du 2ème, reçoit une standing-ovation. Un conseiller municipal de La Mède (sur la commune il y a à la fois Total et Carrefour): "Est-ce un gros mot de parler des 32h?" Julien, du PG: "Que produit-on quand on travaille? Les avancées technologiques devraient améliorer les conditions de travail et non les profits".
    Le micro revient enfin à la tribune, et c'est Jean-Luc qui répond le 1er
    "Nous allons abolir le précariat en le rendant si cher que le patronat devra y renoncer. Nous allons titulariser les 850 000 contractuels des fonctions publiques. Il faut renverser le rapport de force: la seule limite à l'exploitation c'est la résistance, par le mouvement social, la grève, le bulletin de vote... Nous devons briser les divisions entre les salariés (les sous-traitants, les femmes, les jeunes...). Et, les yeux dans les yeux, je vous le dis: nous donnerons des papiers à tous les sans-papiers!" La salle applaudit. "C'est rationnel: ils seront payés comme les autres: plus de délocalisation à domicile. Ne mollissez pas sur le sujet. 
    forum_national_02Aujourd'hui l'économie veut produire la marchandise la moins chère possible. Mais de qui a-t-on besoin? On le définit, on le finance et on se met au travail : c'est la planification écologique. Plus de n'importe quoi; notre horizon c'est l'intérêt général. Le sens du travail, le bien être au travail comptent autant que son contenu, sa qualification. Nous revendiquons la belle paye et la belle ouvrage. La révolution citoyenne? soyons-le partout et mêlons-nous de ce qui ne nous regarde pas d'habitude."
    À son tour Christian parle d'enjeu de civilisation, d'engagement. La Gauche doit redevenir le parti des travailleurs.
    Pour Pierre, la question politique s'appelle l'espoir.
    Une brève pause, le temps d'appeler les nouveaux intervenants, et c'est parti pour la seconde table ronde. Après la précarité, le thème est : "les nouveaux droits des travaileurs". Alain Barthe, ergologue, évoque le DIF (sur lequel le patronat conserve son droit de regard), la possibilité de blocage des licenciements par les CE, les droits fondamentaux qui ne s'arrêtent pas à la porte de l'usine... Dominique Huez, médecin du travail, soulève un problème peu connu: la souffrance au travail des militants syndicaux; quand ils pensent avoir échoué à protéger leurs camarades, ils retournent contre eux la violence qu'ils n'ont pu empêcher. JC. Labranche (Ugict -CGT) fait applaudir le secrétaire des Fralib: le géant Unilever veut fermer l'usine de Gémenos (182 salariés) parce qu'il en a décidé ainsi ! Il évoque ensuite les réquisitions d'entreprises à la Libération à Marseille, lesquelles ont montré que les travailleurs pouvaient se passer de patrons.
    Les interventions de la salle seront moins nombreuses. Il sera question de centres de santé mutualistes menacés, de délinquance patronale. Un économiste (Jacques Broda) rappellera qu'il n'y a pas de droits sans devoirs.
    Jean-Luc annonce enfin qu'à tous les 3, ils ont élu Pierre pour conclure. 
    Ce dernier annonce donc : "Nous allons... nous mettre au travail. Nous devons rendre droit de cité à l'expertise populaire. Beaucoup se joue sur l'ambition qu'on se donne."C'est fini, pour ce soir. Les militants chargés de prendre des notes, vont remettre leur copie. Tout ce qui a été collationné dans ces forums partagés sera brassé et un premier document devrait sortir à la mi-mars.
    Entre deux autographes, Jean-Luc a encore le temps de confier que, ministre délégué à l'enseignement professionnel, il n'avait pas eu le temps d'introduire dans les formations en LP la dimension plaisir du travail bien fait. Il lui reste à regagner l'aéroport de Marignane, en voiture, quand même; et casser une petite graine avant son envol demain matin tôt. 
    En tout cas, de l'aveu même de journalistes chevronnés, il y a lontemps qu'un meeting politique n'avait suscité un tel engouement à Marseille.

    6/4

     


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  • Madame Eva Joly présentait ce mardi un rapport concernant la modification de l'accord entre l'Union européenne et l'Afrique du Sud. Un accord sur le commerce, le développement et la coopération. En abrégé : ADC.

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  • Le NPA, c’est fini. Il ne reste sous cette étiquette que la vieille LCR lénino-trotskiste avec son arrogance, son sectarisme, son dogmatisme. Triste échec d’une belle espérance ! Mais aussi terrible irresponsabilité de militants qui prétendent se préoccuper par priorité des plus faibles, des victimes de l’exploitation capitaliste. Avec une morgue qui est un aveu, ils ont fait, lors de ce congrès-enterrement, la démonstration de leur mépris pour celles et ceux qui souffrent et qui n’en peuvent plus d’attendre des changements qui ne viennent pas.

    Quant à nous, les déçus et les trompés de cette pénible expérience, ce qui nous importe, c’est l’absolue nécessité et l’urgence d’une vraie alternative. Nous ne crachons pas avec dédain sur le suffrage universel qui offre à nos yeux, conjugué à une pression populaire pacifique, la seule voie vers cette alternative.

    Nous sommes parfaitement conscients que le PS refuse de faire le bilan de ses dérives néo-libérales depuis le milieu des années 80 avec les orientations pro-multinationales et pro-banques données à l’Union européenne par Delors-Mitterrand, avec son appui à l’OMC de Pascal Lamy, avec les privatisations et les dérégulations de Strauss-Kahn, ministre de Jospin et aujourd’hui patron du FMI. Nous sommes parfaitement conscients que le PS a renoncé au socialisme démocratique de Jaurès. Notre lucidité est entière sur la poudre aux yeux écologique du PS et son refus d’instaurer une République différente, vraiment démocratique.

    C’est précisément parce que rien de tout cela ne nous a échappé que nous considérons comme prioritaire le rassemblement de toutes les forces à la gauche de la social-démocratie. En France comme en Europe.

    Un embryon de ce rassemblement existe : le Front de Gauche. S’agit-il d’un cercle fermé ou est-il ouvert à  celles et ceux qui partagent une même analyse et une même espérance ? Est-ce une fin en soi ou une étape vers un rassemblement plus large ?

    Des questions qui nous interpellent aujourd’hui que se termine l’épisode  NPA. Quelle suite donner à notre détermination ?

    Soyons clairs : nous ne sommes pas des dissidents de la LCR comme ceux qui ont créé la Gauche unitaire, organisation membre du Front de Gauche. Nous ne pouvons la rejoindre. Nous la respectons, mais nous ne partageons pas son histoire et sa culture politique.

    Nous sommes des altermondialistes, des écologistes radicaux, des écosocialistes, des autogestionnaires, des décroissants, des syndicalistes méfiants à l’égard des appareils, des internationalistes non-violents. Nous aimons la France dans sa diversité régionale et nous cultivons son multiculturalisme séculaire. Nous le savons, nous ne sommes en capacité de faire valoir notre point de vue que si nous restons unis. Mais est-ce l’heure de créer une structure politique de plus ? Pierre Bourdieu déjà, il y a plus de dix ans, déplorait l’inclination, de la gauche de gauche, à l’émiettement. Ne rajoutons pas des miettes aux miettes. Nous pouvons intégrer la FASE ou les Alternatifs. Il n’y a rien, fondamentalement, qui nous sépare d’eux. Nous les avons cotoyés dans les comités du « non » au TCE, puis dans les collectifs unitaires antilibéraux, mais aussi dans les luttes. Nous pourrons participer à leurs côtés, à l’indispensable élargissement du Front de Gauche.

    Ne nous dispersons pas.

    Raoul Marc Jennar


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