Est-il quelqu’un pour croire en la volonté et en la capacité de Nicolas Sarkozy de nous sortir de la crise ? Des sondages annoncent une victoire de la gauche dans la totalité des 22 régions lors du scrutin du 14 mars, ce qui, si cela était avéré, rendrait plus difficile la poursuite des réformes engagées par le gouvernement. Mais le mécontentement général même traduit par un vote sanction n’est pas le gage d’une issue politique à la crise du pays, à la crise du capitalisme plus globalement. Or, bien que donné largement en tête de la gauche, le Parti Socialiste n’a pas de projet clair de rupture avec la droite. Voyez les déclarations de Martine Aubry sur la question des retraites  acceptant le principe d’un allongement de la durée du travail jusqu’à 62 ans ou le Bureau National du PS qui s’empressant de rappeler son attachement à la défense de la retraite à 60 ans précise tout aussitôt « quel que soit le montant de sa retraite ». Vous avez compris ? Traduisez : «  Oui au droit d’arrêter de travailler à 60 ans même avec une retraite de misère ! »

Eh bien ! Ce n’est pas le choix de l’autre gauche qu’incarnent les candidats du Front de gauche élargi qui portent de véritables propositions de rupture avec le système actuel et qui comme la CGT au moment de  la création d’une retraite pour les ouvriers et pour les paysans disent : «  Nous voulons une retraite pour les vivants et non pour les morts. »

C’est pourquoi un vote pour le PS n’a pas le même sens et n’aura pas les mêmes conséquences qu’un vote pour les listes du Front de gauche.

Et c’est pourquoi aussi, nous le disons haut et fort, le seul vote efficace, parce qu’utile à chacun, est le vote pour les listes du Front de gauche, le seul à pouvoir contrer le projet de société de la droite.

Nous ne sommes pas la gauche d’accompagnement, nos candidats sont ceux de la désobéissance civique par rapport aux directives européennes, nos candidats sont ceux de l’exigence écologique et sociale en rupture avec la logique capitaliste, nos candidats sont les candidats du refus de toute alliance avec le Modem, nos candidats sont les candidats qui revendiquent une retraite décente pour tous à 60 ans.

Alors, le 14 mars, que chacun contribue à créer ce grand élan civique qui doit reléguer aux poubelles du suffrage universel l’abstentionnisme. Ne laissons pas notre système électoral se transformer en suffrage censitaire aux seules mains des riches qui empochent l’argent d’une main et licencient de l’autre.

Daniel Mérino