• BILAN DE COPENHAGUE par Sandrine F.

    Hugo Chavez : "Si le climat avait été une banque, il aurait été sauvé"

    Nicolas Hulot : "Nous avons bradé l’avenir de nos enfants et compromis celui de millions de citoyen des pays du sud. C’est un bras d’honneur à la conscience citoyenne"

    Au-delà de la déception ou de l’écœurement unanimement partagé par les citoyens que nous sommes, voici, concrètement,  le bilan de 75 jours de débats, de douze jours de négociations et de deux jours de rédaction : un texte de deux pages et demie et des annexes techniques constituées de tableaux vides puisqu’aucune décision chiffrée n’a été prise à Copenhague.

     

    Le texte adopté est tellement mince qu’il peut se résumer en quelques phrases :

     

    Paragraphe 1 : « nous devons développer notre action coopérative à long terme pour combattre le changement climatique sur la base de l’équité et dans le contexte du développement durable reconnaissant que la science indique que l’augmentation de la température mondiale doit rester sous les 2° »

     

    Paragraphe 2 : « nous sommes d’accord que des réductions importantes dans les émissions mondiales sont requises selon la science et comme documentées par le rapport du GIEC. »

     

    Ces réductions ne sont pas chiffrées, les objectifs de -50% pour les émissions mondiales dont -80% pour les pays riches en 2050 ayant disparu alors qu’ils figuraient dans une version préliminaire du texte, chaque pays est donc prié d’adresser ses objectifs ou engagements d’ici le 31 janvier 2010.

    Aucune mention n’est faite nulle part sur la nécessité d’aboutir à un accord cadre contraignant, alors que c’était, quand même, initialement, l’objectif du sommet !

     Seuls chiffres annoncés, l’aide aux pays les plus pauvres, tant pour l’adaptation que pour la limitation des émissions : théoriquement, 30 milliards de dollars ( 21 milliards d’euros) d’ici 2012 et 200 milliards d’ici 2020. Toutefois il est stipulé que ces sommes peuvent, d’une part,  provenir de fonds privés et, d’autre part, intégrer les mécanismes de compensation (je plante une forêt en Afrique, contre le droit d’émettre du CO2 à Lavéra (ou ailleurs !). Cest dire le caractère parfaitement aléatoire voire même carrément virtuel de ces sommes !

     De toute façon, cet accord n’a aucune existence juridique, puisque, selon les règles onusiennes, un texte pour être validé, doit être voté à l’unanimité : or, Cuba, la Bolivie, le Soudan, le Vénézuela et Tuvalu ont refusé. Sur le site web de l’ONU, le texte est donc présenté par la formule suivante : la conférence des nations a pris note de l’accord de Copenhague du 18 décembre 2009.

    Copenhague se solde donc par un triple échec :

    Échec de l’accord mondial contraignant, pas une surprise, au fil des conférences il s’est avéré de plus en plus compromis.

    Échec de l’ONU, qui ressort avec une crédibilité très affaiblie

    Échec de la démocratie (Dixit Nicolas Hulot)

    –les opinions publiques internationales n’ont pas été entendues

    –les représentants des mouvements sociaux et des ONG ont été écartés ; En comparaison, Kyoto, c’était comme un hyper Grenelle de l’environnement, avec tous les partenaires concernés, et notamment les ministres "environnement" des différents États, souvent minoritaires dans leur gouvernement mais très investis sur la question environnementale. À Copenhague, ce sont les chefs d’États qui ont in fine négocié et rédigé le document final, sans jamais sortir de leurs préoccupations souverainistes.

    Copenhague, c’est aussi et surtout l’échec du multipartisme, les États les plus riches et les plus pollueurs ont discuté entre eux (Usa-Chine Chine-Usa Chine-Inde France-Brésil) sans jamais intégrer les États les plus pauvres, les moins pollueurs et les premières victimes du réchauffement : l’Afrique et les petits pays insulaires. Castro n’a d’ailleurs pas manqué de souligner le mépris avec lequel ils avaient été traités. Le seul avantage de Copenhague, toutefois, c’est que la voix de ces États, pour la première fois,  a été relayée par les médias.

     

    Les responsables

    Les plus grands pollueurs,  les Etats Unis qui ne voulaient pas d’un accord contraignant, la Chine qui n’a cessé de mettre en avant son droit à la croissance

    Les vainqueurs 

     Les pays de l’OPEP (ce qui ne les empêche pas d’ailleurs d’investir chez eux dans des vastes programmes solaires et photovoltaïques)

    Les victimes

    Les états les plus pauvres, les plus exposés aux risques environnementaux, la planète.

     

    Alors que faire ?

    Les ONG et les mouvements écologistes internationaux vont cibler leur action sur les Etats Unis et la Chine, pour mobiliser leurs populations et faire pression sur les gouvernements.

    Dans les démocraties européennes, mobilisation et pression pour que les gouvernements s’engagent, de façon unilatérale dans de nouveaux modèles de production et de développement.


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