• En Grèce, la démocratie est morte

    Jeudi 20 octobre, le parlement grec vote de nouvelles mesures d’austérité. En réponse, le peuple grec est mobilisé dans la « mère des grèves » contre son gouvernement.

     

    Seulement 120.000 dans le pays selon la police, ils sont, à n’en pas douter, bien plus nombreux à s’être amassés dans les rues pour protester contre ce nouveau plan d’austérité. À Athènes, sur la place Syntagma qui fait face au Parlement, on recensait en début d’après-midi pas moins de 70.000 personnes. Depuis des mois, la Troika impose ses conditions : privatisations, licenciements, abandons de programmes sociaux, coupe dans les budgets éducatifs, de santé, etc. Mais cela ne suffit toujours pas. Insatiable, la Troika en veut toujours plus. Et ce nouveau lot de mesures drastiques n’est bien entendu pas accepté par la population :

    - réduction de 20% des pensions des fonctionnaires retraités quand elles dépassent 1 200 euros.
    - pour ceux qui ont cessé de travailler à 55 ans, pensions abaissées de 40% lorsque celles-ci excèdent les mille euros.
    - abaissement du plafond des revenus annuels imposables, de 8 000 à 5 000 euros.
    - 30 000 fonctionnaires vont être mis en réserve, c’est-à-dire que pendant 12 mois ils toucheront 60% de leur salaire. Après cette année, s’ils n’ont pas trouvé de travail, ils n’auront plus qu’à pointer au chômage.
    - exclusion des petites entreprises des conventions collectives. Ces dernières auraient d’ailleurs une portée moins forte.
    - dans les entreprises publiques baisse des salaires de 60% avant privatisation.
    - on parle aussi de relever la taxe sur le fioul de chauffage qui augmentera de 40 centimes le litre.

    D’après une dépêche de Reuters tombée mardi 18 octobre, « certains pays de la zone euro veulent donner aux représentants de la Commission européenne (non-élue, est-il besoin de le préciser, ndlr) à Athènes le pouvoir de superviser la privatisation d’actifs publics grecs et l’administration du pays ». Non seulement ils ont bafoué la dignité des Grecs mais à présent, c’est la souveraineté de ce peuple que les rapaces effacent de leurs pratiques iniques.

    Alors que le peuple est dans la rue et demande à être entendu, le gouvernement refuse obstinément de tenir compte des revendications populaires. En niant sa réalité, les puissants le poussent à employer tous les moyens, y compris la violence. Des violences que la belle société ne manquera pas d’instrumentaliser par la suite en criminalisant les actions syndicales et citoyennes. Une honte pour le Pasok, le Parti socialiste grec, qui s’est aligné sans résistance sur les ordres de la Troika.

    Attendu que le chaos social et la misère sont des terreaux propices aux actes désespérés et à la violence, on comprend alors mieux pourquoi les budgets militaires de la Grèce, qui profitent à la France et l’Allemagne, n’ont pas été touchés. En plus de s’accaparer la souveraineté démocratique, les oligarques politiques et financiers font preuve d’un totalitarisme qui n’a rien à envier à certaines dictatures. En Grèce, il y a bien longtemps que l’Acropole a vu sombrer la démocratie.


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