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Par Daniel M le 5 Mai 2019 à 13:17
Avec la ligue du LOL puis le commando sexiste de France Info, nous avons appris qu’existaient dans certains médias des groupes de journalistes qui pratiquaient une technique sadique du harcèlement individuel destiné à briser psychologiquement leurs cibles. On aurait tort de croire que de telles pratiques soient coupées d’un contexte plus large dans d’autres champs où la chasse en meute et le pilonnage sont depuis longtemps dominants. Autrement dit, ils se font entre eux ce qu’ils sont tous d’accord pour faire à certains autres. Pour nous, les Insoumis, et pour certain.e.s d’entre nous en particulier c’est une évidence : nous sommes l’objet d’un harcèlement « de principe ». Il ne se passe pas une semaine sans que nous soyons accusés de toutes sortes de choses sur un mode à la fois très personnel et toujours assez vague pour que nous ne puissions répondre vraiment.
Ainsi de cette accusation inouïe d’être « ambigu sur l’antisémitisme », sans aucun fait, aucune plainte, aucune démonstration. Une accusation qui a duré dix jours sur tous les médias d’État et sur maints plateaux du privé. Ont été ensuite acceptées sans aucune vérification ni examen critique toutes les accusations d’autocratie et de dictature portées contre moi. Sans aucun fait précis, sans aucune vérification du sérieux ou des motivations des accusateurs. Ainsi, dans la pitoyable affaire Guénolé dont je ne savais absolument rien, qui se disait mon ami fidèle la veille encore et qui n’avait jamais évoqué quelque désaccord que ce fût sur quelque sujet que ce fût. Il ne lui fut même pas demandé quels exemples il pouvait donner de ses soudaines accusations de dictature dans le domaine d’exercice de sa responsabilité : l’école de formation. Ni ce que venait faire la dénonciation ubuesque du rôle de Sophia Chikirou dont le nom est devenu la pâture ordinaire du sexisme médiatique.
Car au cœur de la méthode de harcèlement viennent se loger des grands classiques comme le sexisme le plus éhonté. Ainsi dans la dépêche de l’AFP à propos du meeting des insoumis à Bordeaux dans le cadre des élections européennes, le nom même de Manon Aubry n’est pas cité, ni un mot des trois-quarts d’heure de son intervention. Rayée de la carte purement et simplement. De même que par sexisme lui est sans cesse demandé de se positionner par rapport à moi jusqu’au point où la répétition de la question puisse faire croire à un problème sur le sujet ; jusqu’à l’absurde quand un journaliste lui jette à la figure « mais vous voyez bien que vous êtes obligée de vous justifier » alors même qu’elle répond à sa propre question sur ce sujet. L’obsession de donner un ton psychologisant à tout ce qui me concerne est certes une vielle rhétorique du camp réactionnaire. Mais, à présent, il se substitue à tout autre registre. Ainsi, en pleine campagne électorale, il se substitue évidemment à toute question sur le fond des positions. Mais passe encore ! Le plus stupéfiant est quand une information est donnée sans provoquer la moindre transmission. Voilà trois fois, dont deux à la tribune de l’Assemblée, que j’informe de la disparition du TSCG devenu caduc. Ou que, comme hier soir à Bordeaux, je raconte un échange avec le président Macron sur la prochaine Commission européenne et que le journaliste n’en dit rien, en dépit de son caractère exceptionnel, parce qu’il est obsédé par la recherche d’autre chose de plus personnalisant.
Dire que je suis un dictateur ne repose sur aucun fait. Sinon les jérémiades de gens qui se créent un problème avec moi pour habiller leur amertume ou leur frustration. Les deux ne me concernant pas mais impliquant plutôt d’autres litiges qu’ils ont, non avec moi, mais précisément avec des structures de décisions collectives du mouvement. Comme, par exemple, la commission qui a sélectionné puis classé les candidats dans la liste aux élections européennes. Hier, l’après-midi fut dominé par l’invention d’un désaccord avec Charlotte Girard, responsable du programme du mouvement. Son démenti et sa dénonciation amicale d’une manœuvre destinée à me nuire n’ont rien changé au flot de ceux qui ont reproduit « l’information » donnée sur le sens de son départ prochain de cette fonction. Cette méthode du harcèlement a été montée en épingle par le rubricard du Monde qui, après avoir accueilli sans contrôle ni vérification toutes les critiques personnelles contre moi jusqu’à la « une » de son journal, a pu ensuite faire état de la lamentable opération de Thomas Guénolé comme « entrant en résonance » avec celles qu’il avait lui-même montées en épingle. Le tout sans le moindre fait concret.
Bref, tout le monde est capable de dire que je suis un dictateur, mais personne ne peut donner l’exemple d’une décision qui le prouve. J’ai déjà dit que tout cela est fait de beaucoup de paresse professionnelle. Aucune enquête, aucun intérêt pour le fonctionnement réel du mouvement, aucune référence à la dizaine d’articles que j’ai pu écrire dans mon blog pour montrer ce que l’auto-organisation signifie dans notre mouvement. Pas un article sur nos ateliers des lois ni sur aucune des applications de la méthode Alinsky dans nos rangs. Rien, pas une ligne. Juste des ragots diffusés par des vieux briscards de la manipulation des médias. Sans oublier ceux dont c’est devenu l’unique activité politique que de me dénoncer à chaque occasion où un média veut traiter le sujet de ma « dictature ». Le plus frappant pour moi est que le seul endroit où j’ai une responsabilité dans le mouvement est le groupe et que cela n’ait pas encore donné lieu à un seul papier pour savoir comment je m’y suis pris pour que nous ayons atteint à 17, qui ne se connaissaient pas, le degré de cohésion et de combativité collective que tout le monde nous reconnaît.
Si je dénonce ce procédé de harcèlement hargneux, ce n’est pas parce qu’il vient de médias dont la ligne éditoriale nous est hostile ou dont certains dirigeants ont des comptes personnels à régler avec moi pour des raisons qui ne sont pas toujours très politiques. C’est par la forme de harcèlement volontairement obsessionnel que la méthode prend. Chaque semaine, une « affaire » est montée en épingle alors qu’elle n’a aucun fondement. La cadence en période électorale peut se resserrer, comme actuellement, à une « histoire » tous les deux jours. Il va de soi que la dénonciation de ma terrible dictature inexistante est un argument simple pour écarter de nous les ballots qui croient ce que disent les médias. Et pour nous, ce sont des heures alors perdues en pleine campagne pour constituer un argumentaire, le diffuser et ainsi de suite. Sans oublier les dommages sur les personnes visées et sur leurs activités en général. Je crois que le signe le plus évident du naufrage des rubriques politiques est dans le coût pour elles de cette déviation dans le sensationnalisme sans objet. Car alors le « décryptage » qu’elle prétend être devient une pure activité de substitution. À la place du discours de celui qui le prononce se substitue celui du décrypteur. Au demeurant, « décryptage » signifierait que nous parlerions en langage « crypté », c’est-à-dire un bruit sans signification audible. La plupart du temps, on entend dire « en clair cela veut dire que »… La vérité est qu’au bout du compte « le décrypteur » rend souvent incompréhensible ce qui est dit, ou bien en change complètement le sens. Un bon exemple, à mes yeux, est quand je propose une « fédération populaire » et que dans le même journal où je le fais, le « décryptage » consiste à transformer la formule en « Union de la gauche » avec laquelle la formule n’a rien à voir.
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