• Casse de l'enseignement public

    Le gouvernement devrait signer dès le premier semestre 2009 des contrats avec 58 établissements privés d'enseignement supérieur, parmi lesquels cinq instituts catholiques. Ce ne sont pas moins de 66,4 millions d'euros qui devraient être  alloués à ces établissements privés quand le budget 2009 prévoit pour l'enseignement supérieur public une nouvelle saignée de plus de 1000 postes.De l'aveu même du ministère, cette démarche procède de la mise en place de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) votée à l'été 2007 après l'élection de Nicolas Sarkozy. En instaurant l'autonomie des établissements, le gouvernement a d'abord fait le choix de les mettre en concurrence et d'ouvrir leurs financements au secteur privé. Il y a quelques mois, l'accord Vatican-Kouchner complétait le dispositif en reconnaissant l'ensemble des diplômes de l'enseignement supérieur privé à l'égal de ceux du public. Par transitivité et au nom de la concurrence libre et non faussée du traité de Lisbonne, c'est l'ensemble des diplômes du privé qui pourraient bénéficier de cette reconnaissance. Ne restait plus qu'à financer sur fonds publics ces mêmes établissements ainsi que la recherche qui se fait en leur sein. Ce sera donc bientôt chose faite. Ce financement s'accompagne en outre d'une contractualisation qui voudrait faire croire que ces établissements privés sont les plus à même pour emplir les missions de service public qu'on leur délègue !
    Le supérieur n'est qu'un galop d'essai avant le lycée : la réforme annoncée par le duo Sarkozy-Châtel vise à donner aux lycées une plus grande autonomie, à mettre fin au caractère national du baccalauréat pour à n'en pas douter aider demain le secteur marchand à s'implanter plus encore à ce niveau.
    Après la loi Carle pour les écoles primaires, il s'agit d'un nouveau coup porté au principe de laïcité à travers le financement d'instituts confessionnels et/ou marchands. Une Ecole et une Université qui voudraient répondre aux exigences de l'ensemble de nos concitoyens, et notamment des classes populaires, doit donner au secteur public les moyens de ses ambitions. Les fonds publics doivent aller exclusivement à l'enseignement public, de la maternelle à l'Université. Il s'agit là d'un enjeu d'égalité et de justice sociale.

    François COCQ
    paru dans A Gauche n° 1195

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