• L'austérité tient un candidat de plus pour défendre ses couleurs

    Quel scoop ! François Bayrou est candidat à l'élection présidentielle. Il paraît que c'est officiel depuis avant hier soir. Ça doit faire la 3ème fois qu'il est officiellement candidat pour 2012, non ? Je me souviens l'avoir entendu dire qu'il le serait "c'est une certitude" le 18 août sur TF1 ; puis "oui je serai candidat" le 24 novembre, encore sur TF1. Et avant hier soir encore, sur TF1. Le grand pourfendeur des médias aime bien cette chaîne, dirait-on.

    Bon, donc il est candidat. La belle affaire. Car qu'entend-il mettre en œuvre comme politique, qui serait radicalement différente de la rigueur de droite de Nicolas Sarkozy et de la rigueur de gauche de François Hollande ? Une rigueur du centre…

    On ne sait jamais très bien ce qu'est le centre. Si c'est à mi-chemin entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, n'en doutons plus : c'est de droite. D'ailleurs, ses perspectives sont clairement affichées : les retraites ? Il était pour l'allongement de la durée de cotisation. Les temps partiels subis et les bas salaires ? Il n'en parle pas. L'Impôt Sur la Fortune ? Il souhaite en baisser le taux. La TVA ? Il est pour son augmentation, alors que c'est l'impôt le plus injuste et qu'elle participerait à une hausse généralisée des prix frappant une fois de plus le pouvoir d'achat des Français. La politique économique ? Il est farouchement partisan de l'indépendance des banques centrales, perpétuant par là le désastre économique dans lequel on se trouve. La laïcité ? Il est l'auteur du projet de révision de la loi Falloux pour permettre aux collectivités locales de financer l'école privée. Rien d'étonnant avec tout ça que les élus du MODEM votent partout avec la droite dans les collectivités locales.

    On le voit, François Bayrou n'est pas antisystème. Comment pourrait-il l'être en voulant travailler avec l'UMP et le PS, tout en les rejetant tous les deux ? Pas crédible. Il a surtout bien compris que les Français refusaient les régimes d'austérité qu'on leur propose afin de payer les factures que d'autres ont laissées, en profitant pour s'en mettre plein les poches. Alors il propose une rigueur "pépère". Ça change quoi ? Rien… Le ton est peut-être différent mais les solutions proposées sont les mêmes : soumission aux marchés financiers, respect du dogme ultralibéral imposé par les Traités européens, inscription de la "règle d'or" dans la Constitution… Sa seule originalité, c'est de dire qu'il  été le premier à préconiser l'austérité !

    Alors je rappelle que l'austérité ne fait qu'aggraver l'austérité. Les exemples de la Grèce, du Portugal, de l'Italie et de l'Espagne sont là pour nous le rappeler. Avec le gouvernement du Front de Gauche, c'est l'inverse qui sera appliqué. C'est tout aussi souhaitable que possible. Bien sûr, certains paieront. Mais plutôt que les peuples, nous ferons payer les profiteurs. Ils en ont les moyens et sont les seuls responsables de la crise.

    Gabriel Amard


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