• La Lettre de LA FEDERATION : Qui paie la DETTE... enrichit les banquiers.

    F ace à la colère du peuple grec, le Premier ministre Papandréou a annoncé un référendum. Il pensait ainsi calmer la population et la contraindre à se plier aux décisions prises, voire se « sauver » lui-même dans tous les sens du terme... Pourtant, les Bourses plongent aussitôt et les dirigeants de la droite se disent trahis. Donner la parole au peuple et donc permettre des discussions, voilà, pour eux, une faute impardonnable !

    Justement, discutons de toutes les voies possibles pour ne plus subir la « dette ». Si des centaines de milliers de personnes l'exigent ensemble, nous pouvons imposer des mesures immédiates :
    Premièrement, que soit rendue publique la liste des organismes prêteurs de la Dette en France comme en Grèce et dans les autres pays.

    Deuxièmement, que soient précisés le montant de chacun de ces crédits, les dates des prêts et le total des intérêts déjà versés.

    Voilà qui permettrait d'y voir plus clair, en particulier pour les banques et les grandes sociétés d'assurance.
    Troisièmement, que soient fournies les listes de leurs profits, des bonus qu'elles ont versés et des sommes distribuées à leurs actionnaires.

    Quatrièmement, que soit rappelé ce qui leur a déjà été prêté ou versé pour la « recapitalisation » et ce qu'elles ont remboursé (et avec quel taux d'intérêt).

    Même si ce sont des fonds publics (les impôts payés par le plus grand nombre) qui ont été utilisés pour réduire leurs pertes privées, ces montants restent pourtant protégés par le « secret bancaire ».

    On appellerait cela, en langage « moderne », un audit et un moratoire sur les dettes !

    Ces informations, que feraient-elles apparaître ?

    Elles montreraient que « l'argent de la dette » a permis des profits spéculatifs énormes, le plus souvent exonérés d'impôts.

    Elles apporteraient la preuve que les représentants des principaux intérêts capitalistes ont récupéré trois, cinq ou dix fois leur « mise » initiale. Ne serait-ce pas légitime qu'ils remboursent ce « trop perçu » ?

    Il serait sans doute nécessaire de traduire en justice les autorités publiques et les patrons d'entreprises responsables directs ou complices actifs des débâcles boursières et bancaires.

    Chaque euro que « nous donnons à la Grèce » est un euro qui n'aide nullement le peuple grec, mais qui est utilisé par le gouvernement pour rembourser ses créanciers, donc un euro qui finit dans les banques et les poches des plus riches possesseurs d'épargne. Le scandale c'est de faire croire qu'on aide les Grecs alors qu'on aide les banques.

    Il s'agit donc d'annuler les créances illégitimes que les banques privées réclament aux pouvoirs publics. Et donc, d'adopter une série de mesures complémentaires : contrôle des mouvements de capitaux, interdiction de la spéculation, interdiction des transactions avec les paradis fiscaux, mise en place d'une fiscalité juste socialement...

    S'attaquer aux « paradis fiscaux » n'a rien d'impossible .. Les banques et les entreprises qui en profitent sont bien connues. Un ou deux gouvernements (en France ou en Allemagne par exemple) pourraient les faire disparaître, à condition de le vouloir. Il suffirait de rendre impossible le commerce sur les bons du Trésor durant quelques jours et d'accompagner cela d'une proposition claire : tout avoir ayant transité dans ces banques (liste connue) ne sera plus honoré s'il ne revient pas dans des banques nationalement contrôlables. Quelle avancée pour les peuples d'Europe et du monde !
    Dans l'intérêt de l'écrasante majorité de la population, il est urgent d'exproprier les banques et les grandes sociétés d'assurance. Il faut les mettre au service du bien commun en les nationalisant et en les plaçant sous le contrôle démocratique des travailleurs et des citoyens. Pour nous, cela implique des formes socialisées et pas une simple étatisation qui risquerait de conserver les critères du libéralisme, comme en France en 1982.

    Non seulement il faut refuser une quelconque indemnisation des grands actionnaires, mais il convient même, en outre, de récupérer sur leur patrimoine global le coût de l'assainissement du système financier. Ils ont follement prêté à des pays insolvables. Ils ont joué, ils ont encaissé les primes de risque, ils ont perdu : c'est la règle de leur jeu. Qu'ils assument leurs pertes !
    Dans le cas de l'Union européenne, il faut modifier les statuts de la Banque centrale européenne et abroger différents traités dont ceux de Maastricht et de Lisbonne.

    Alors que la crise n'a pas encore atteint son apogée, il est grand temps de prendre un tournant radical afin de donner une issue anticapitaliste aux convulsions bancaires et boursières.
    Cela est d'ailleurs partagé par la plupart des forces de la gauche alternative européenne en Allemagne, en Espagne, en Grèce...

    Notons pour finir que l'Institut international de la finance, qui regroupe les principales banques privées européennes concernées par la gestion de la « crise grecque », s'est bien entendu félicité des mesures du Sommet de Bruxelles. Il redouble de pressions et, déjà, François Hollande veut assouplir, étaler dans le temps les quelques projets de réforme dont il parlait...
    Alors, vraiment, ne comptons que sur nous-mêmes pour changer ce monde. Seul un large front politique et social, rempart contre l'extrême droite et la droite, et unique alternative  au social-libéralisme, peut permettre de construire un rapport de forces en faveur des ruptures nécessaires avec le capitalisme.


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