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Le SMIC à 1700 euros, c'est possible !
"Oui c'est possible. L'humanité a déjà surmonté de nombreuses catastrophes. Derrière la crise du système capitaliste qui se déroule sous nos yeux, il y a la possibilité d'un monde meilleur. Nous devons la saisir. Elle est à notre portée. Encore faut-il que nous le décidions".Voilà comment commence le programme du Front de Gauche. Et oui, c'est possible. Tout l'enjeu de la campagne électorale qui s'amorce va être là. Il s'agira, pour nous, d'expliquer que ce que nous proposons n'a rien d'utopique. Nous ne sommes pas de doux rêveurs se projetant dans un monde idéal que nous penserions en fait inatteignable. Nous ne sommes pas non plus une force de témoignage qui œuvre à la mise en place d'une société meilleure pour un jour ou cela sera possible. Non ! Nous nous battons pour changer les choses concrètement ! Concrètement et maintenant ! C'est ce que nous appelons la radicalité concrète. "Nous on peut" comme l'écrit notre brillant économiste Jacques Généreux. Au Front de Gauche, nous savons quoi faire pour sortir de la crise, et nous savons concrètement comment le faire. C'est ce que je tente un peu, à ma manière, d'expliquer ici.
L'humain d'abord
Quelques jours avant la fête de l'Humanité, le programme partagé du front de gauche paraissait en librairie sous le titre "l'Humain d'abord" (Librio, 2€). Ce programme, fruit du dialogue permanent entre les 6 partis politiques réunis dans le Front de Gauche (Gauche unitaire, Parti communiste français, Parti de Gauche, Convergences et alternatives, Fédération pour une alternative sociale et écologique, République et socialisme) est clairement un outil qui vise à bouleverser la vie politique de notre pays et à réinventer la gauche en France et en Europe. L'Humain d'abord expose un cadre cohérent de mesures (qui doivent encore être discutées et affinées par le biais d'ateliers législatifs) visant à donner un horizon de progrès humain ainsi qu'une stratégie pour sortir de la crise. Que ce soit sous l'angle de la planification écologique, de la refondation des institutions (constituante, 6e République), ou de la définanciarisation de l'économie, ce programme partagé s'affirme indéniablement comme un outil d'affrontement du capital. Malgré la crise, la France n'a jamais été aussi riche. Il est temps de partager.
Partager les richesses
Depuis l'élection de Sarkozy, la politique menée en France a été une politique de classe au service de la classe dominante. Tandis que les exonérations en tout genre ont permis aux plus riches d'accumuler des fortunes considérables, la précarité et la pauvreté se sont accrues dans notre pays. Alors que le pouvoir d'achat des 10% les plus pauvres a augmenté de 13% entre 1990 et 2008, celui des 10% les plus riches a crû de 27%. En 2011, 45% des français n'ont pas eu les moyens de partir en vacances d'été. Bref, les inégalités se creusent. Il est temps de tourner la page de l'ère Sarkozy et de partager enfin les richesses, dans un pays plus riche que jamais.
Pour partager les richesses, le programme du Front de Gauche propose une batterie de mesures qui, lorsqu'on les combine, forment un tout cohérent. J'en donne ici quelques exemples :
- rétablissement des 35 heures effectives
- garantie du droit à la retraite à 60 ans à taux plein
- instauration d'un salaire maximum dans toutes les entreprises (écarts de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut)
- mise en place d'un revenu maximum à 360 000 € annuel (30 000 €/mois)
- assurer une réelle progressivité de l'impôt sur le revenu avec 14 tranches
- SMIC a 1700 euros
- Augmentation générale des salaires
- etc...
Parmi ces mesures, il y en a une en particulier qu'il faut prendre le temps d'expliquer. Il s'agit du SMIC à 1700 €, et derrière ça, l'idée générale qu'il est temps d'augmenter les salaires. Ce ne serait pas possible nous dit on. Voyons cela.
le SMIC à 1700 euros
Aujourd'hui, le SMIC est à 1365 euros brut, soit 1070 net/mois. Si le Front de Gauche arrive au pouvoir, il le passera à 1700 euros brut en début de législature, puis 1700 net en 2017. Or, quand on écrit cela, on nous réplique : "Dans ce contexte de crise, comment feront les petites entreprises pour supporter cette augmentation ? Comment faire alors que l'état est en faillite ? Vous n'y pensez pas, dans un monde ouvert il faut être compétitif !". Si on veut être crédible, voilà les questions auxquelles il faudra répondre. J'essaye ici, d'apporter 6 éléments de réponse.
Premièrement, on nous a déjà fait le coup
À chaque fois que la gauche a arraché quelque chose dans ce pays, la droite disait : "ce n'est pas possible !". On nous taxait d'utopiques. C'est vrai que ça devait faire rêver. Imaginez un peu, donner le droit pour les ouvriers de toucher un salaire sans travailler ou le droit de partir à la retraite avant la mort. Infaisable, nous disaient-ils. Pourtant, les congés payés et la retraite à 60 ans ont été arrachés de dure lutte. Finalement, c'était possible non ? Vous avez-vu ? À chaque fois que le peuple veut faire progresser la société, la rendre plus juste, la droite le taxe d'archaïque, de menteur ou même d'idiot. Il faut faire de la pédagogie, disent-ils. Ne nous arrêtons pas à ça. Nous, on peut je vous ai dit !
Deuxièmement, un peu d'humanisme
À ceux qui nous disent que le SMIC à 1700 euros, ça ne tient pas la route, nous devons leur rétorquer la question suivante : "est-ce que ça tient la route une société où on demande aux salariés de vivre avec 1000 euros par mois ? Aujourd'hui, le SMIC, c'est 120 euros de plus que le seuil de pauvreté. Ça tient la route ça ? Peut-on vivre décemment, se soigner, se loger, s'instruire avec 1000 €/mois ?" On l'a vu plus haut, notre pays n'a jamais été aussi riche. La richesse est le produit du travail collectif de la société toute entière. Nous avons le devoir moral de mieux répartir la richesse produite par tous. Nous le devons.
Troisièmement, les TPE PME
Aujourd'hui, 80% des salariés sont dans des TPE et PME. Ce sont elles qui font tourner l'économie et non nos "champions nationaux" du CAC40. Ça tombe bien, les petites et moyennes entreprises seront les grandes bénéficiaires d'une augmentation générale des salaires, et cela pour 2 raisons. Tout d'abord, aujourd'hui, ce ne sont pas les petites entreprises qui se gavent de dividendes, ce sont les entreprises du CAC40 qui, paradoxalement, sont proportionnellement beaucoup moins imposées. En 2011, l'entreprise Total, avec 10 milliards de bénéfices, n'a pas versé un euro au titre de l'impôt sur les sociétés. En moyenne, les entreprises de moins de 9 salariés sont taxées à 30%, les entreprises du CAC40 le sont seulement à 8%. Donc, si on taxe les revenus du capital pour augmenter les salaires, cela se fera forcément au profit des petites entreprises. CQFD ! Par ailleurs, ce qui fait tourner les entreprises, ce n'est pas le fait qu'elles doivent payer plus ou moins de "charges". Ce qui compte, c'est le carnet de commande. Dans cette optique, une augmentation des bas salaires fera respirer l'économie. Car les salaires des classes populaires vont forcément à un moment ou un autre, se retrouver dans la consommation et ainsi faire tourner l'économie réelle (ce qui n'est pas le cas des hauts revenus qui partent bien souvent dans la bulle spéculative. Au total, moins de 2% des opérations financières financent des opérations économiques réelles). En augmentant les bas salaires, on rentre ainsi dans un cercle vertueux dont vont forcément bénéficier les entreprises :
Augmentation des salaires -> consommation -> le commerce repart -> le carnet de commande se remplit -> hausse du chiffre d'affaire -> l'augmentation des salaires n'est plus un problème.
Augmenter les salaires fera respirer l'économie. C'est la seule issue pour sortir de la crise. L'autre politique possible, c'est l'austérité, et on voit bien le résultat. À bon entendeur salut !
Quatrièmement, la mondialisation n'est pas un problème.
"Mais alors, les prix vont augmenter. Du coup, les consommateurs vont acheter les produits chinois, ou les fraises espagnoles. On est dans un monde ouvert bla bla bla...". Tout d'abord, les TPE PME sont moins ouvertes à la concurrence que ce qu'on dit. Il faut arrêter avec le mythe du plombier polonais. De plus, pour résister à la pression internationale sur le coût du travail, la réponse politique est simple : il faut se protéger. Et, plutôt que de privilégier des formes de protectionnisme unilatérales qui pourraient se transformer en protectionnisme nationaliste, il faudra plutôt œuvrer pour la mise en place d'un système de protectionnisme international multilatéral. Aujourd'hui, l'OMC punit les États qui ne respectent pas bien les règles du libre échange. Si on a réussi à mettre cela en place, on peut tout aussi bien en changer les règles. En attendant, pour résister aux agressions, nous ne nous interdirons pas de mettre en place au niveau européen mais aussi au niveau national, une certaine forme de protectionnisme social et écologique. Cela pourra passer notamment par la mise en place d'une taxe kilométrique qui permettra de taxer plus lourdement les produits qui viennent de plus loin : convergence sociale et écologique qui favorise aussi le commerce transfrontalier. Bref, pour mettre en place ces mesures, nous devrons sortir d'un certain nombre de dispositions du traité de Lisbonne dont la pierre angulaire est la concurrence libre et non faussée. Si le peuple nous en donne le mandat, nous le ferons.
Enfin, certains disent qu'il faut demondialiser (Sapir, Montebourg), d'autres disent qu'il faut du protectionnisme (Todd), ou d'autres encore qu'il faut décapitaliser (P. Laurent). Derrière le vocabulaire, l'idée est là : les ouvriers du monde entier ne doivent pas être mis en concurrence les uns avec les autres pour faire pression sur les salaires. La mondialisation n'est pas un problème insoluble. Les gouvernements se sont autoinfligés des règles dogmatiques pour servir les intérêts de quelques uns. Il n'y a pas de lois naturelles en économie, ce sont bien les gouvernements les maîtres d'œuvre. Un gouvernement qui veut changer ces règles, le peut. Nous nous sommes mis des menottes en plastique qu'on peut décider de briser à tout moment.
Cinquièmement, nous avons des marges de manœuvre budgétaires
Quoi qu'en disent les déclinistes qui ne cessent de clamer haut et fort que l'État est en faillite, si on reprenait les 10 points qui sont passés des poches du travail à celles du capital en 25 ans, cela rapporterait 195 milliards d'euros par an. Je rappelle que le service de la dette qui nous effraie tant ne représente que 50 milliards par an. L'État a de quoi assurer la transition pour aider les entreprises en difficulté, notamment en favorisant le développement de l'économie sociale et solidaire. Les seuls perdants dans tout ça, seront ceux qui gagnent leur argent en dormant, ceux qui spéculent et qui ruinent la France en s'accaparant injustement les richesses.
Sixièmement, et sinon, vous proposez quoi d'autre ?
Mais ceux qui ne sont pas convaincus et qui veulent continuer comme aujourd'hui, on ne peut leur dire qu'une chose : à la fin, c'est le peuple souverain qui décide. Le réponse à la crise, c'est le partage des richesses. Le partage est la seule stratégie crédible et plausible, et c'est une issue par le haut. Nous, nous proposons la planification écologique, la 6ème république, le partage des richesses... Et eux, l'austérité ? Montrez-nous un endroit où cette politique fonctionne ! Nulle part !
Nous, on peut
"La meilleure forteresse des tyrans, c'est l'inertie des peuples" disait Machiavel. Le Front de Gauche est un outil et un programme que le peuple peut choisir de mettre en mouvement. Et, sachez-le, si le peuple souverain le décide, tout ce qui est dans le programme du Front de Gauche sera appliqué ! La clef du succès, c'est l'implication populaire. Cela commence par chacun d'entre nous !
Épilogue : petit détour linguistique (Par Michel R)
Quelqu'un a attiré récemment mon attention sur l'origine du mot démocratie. Tout à fait éclairant, je reproduis ici, avec son autorisation, le contenu du mail qu'il m'a adressé.
Le nom Démocratie, est composé de deux mots: démos dont la traduction est “peuple” et kratein, qui renvoie à l’exercice d’une souveraineté. “Démos”, comme le français “peuple” peut désigner l’ensemble des citoyens, mais aussi par opposition aux “notables”, le petit peuple. C’est ce dernier sens que semble choisir Périclès lorsqu’il dit que les décisions dépendent ”de la majorité”, du plus grand nombre, car il est évident que le petit peuple forme cette majorité. “Kratein” est aussi un terme ambigu. Il implique l’idée de force (voire corporelle, de domination se distinguant du terme “arché” définissant l’exercice du pouvoir dans les autres forces politiques, par exemple: monarchie, et oligarchie. Que Périclès ai préféré “démocratie” à ”démarchie” est révélateur du sens à donner à ce nom, à savoir recours à la force populaire.
(Périclès de Claude Mossé, éditions Payot et Rivages-2005)
La force du peuple contre l'oligarchie, voici un bien bel encouragement au combat !Nicolas Lambert, 04 octobre 2011
Tags : salaries, entreprise, gauche, cela, partage
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Commentaires
2prof de sesMercredi 28 Décembre 2011 à 16:44Attention, tout n'est pas aussi simple.
1. L'augmentation du SMIC brut serait de 21 % en 2012 (1700/1385), et de 39 % en nets à l'horizon 2017 (1700/1222 en prenant comme hypothèse une croissance du smic de 2,5% par an net). C'est un vrai "choc salarial", un vrai alourdissement du salaire. Et là il y a plusieurs effets pervers possibles :
- certaines entreprises vont accélèrer la substitution du capital au travail, autrement dit qu'elles se modernisent encore davantage pour réduire l'emploi et ce sont donc les salariés non qualifiés qui vont payés par le chômage la hausse du smic,
- d'autres entreprises vont augmenter les prix et c'est le consommateur qui va payer le smic à 1700 euros mais là encore cela peut se traduire par une baisse de l'activité et donc du chômage.
- d'autres encore vont intensifier le travail (comme cela s'est passé avec les 35 heures) : les salariés seront mieux payés mais ils devront travailler davantage, ils seront encore plus sous pression, on leur demandera d'être encore plus flexibles.
Certes, il y a le précédent de 1968 où les salariés ont obtenu une revalorisation de 35 % du SMIC. Mais le contexte n'était pas le même :
- d'abord parce que les inégalités salariales étaient à leur apogée depuis 1945, que le smig s'écartait du salaire moyen, alors que ce n'est plus le cas aujourd'hui (le mode d'indexation ayant changé) donc une revalorisation forte du SMIC ne se justifie plus de la même façon puisque les inégalités salariales entre les smicards et ceux payés au revenu médian se stabilise à un niveau faible par rapport à tous les autres pays ;
- ensuite parce que la croissance économique était forte, la France était en période de plein emploi et donc il n'y avait pas à choisir entre emploi et salaire, alors que la question se pose davantage avec des millions de chômeurs qui veulent aussi partager le gâteau de la richesse ;
- enfin parce que ce sont bien les salariés qui ont fait pression par la grève et ont conquis la hausse des salaires, ce qui a renforcé l'autorité et la légitimité des syndicats à l'époque, alors que si le Front de gauche applique toutes les revendications des syndicats il élimine du coup leur légitimité, il entretient l'idée que c'est le politique qui seul décide, et on retombe dans le centralisme et le dirigisme du politique. Si les ouvriers veulent plus de pouvoir d'achat c'est aussi à eux d'aller le chercher comme au temps du Front populaire où les syndicats ont fait pression sur le jeune gouvernement de gauche : les partis politiques ne sont pas les courroies de transmission des syndicats !
2. C'est vrai qu'on ne vit pas avec un SMIC. C'est pour cela qu'il y a la redistribution, les aides sociales et fiscales (PPE, etc.). Le problème des "travailleurs pauvres" n'est pas lié au smic mais à la précarité, au chômage, à l'insuffisance d'emploi. Ce qui pose problème c'est de vivre avec un smic partiel. C'est la précarité qu'il faut éradiquer, pas le smic.
3. Les "classes populaires" ne soutiennent pas cette initative car beaucoup craignent d'être smicardisés, ils ont peur de la paupérisation relative. Dans une société, on se compare et on juge sa valeur économique et sociale par rapport à d'autres. Or, en relevant le SMIC, on sait que les entreprises ne réévaluent pas leur grille salariale donc une proportion plus grande de salariés deviennent smicards. Ce qui se joue là est le sentiment de ne pas être tout en bas, de valoir plus que les autres. Beaucoup sont déjà jaloux des augmentations du smic alors qu'eux même n'en ont pas (cf. gel des salaires dans la fonction publique). Que répondre à un prof qui débute à 2000 euros brut avec un bac+5 si le smic passe à 1700 euros brut puis 1700 net ?
La mesure apparait donc comme démagogique par de nombreux ouvriers et employés. Il faut prendre la mesure que beaucoup non seulement n'y croient pas mais n'en veulent pas !Prof de SES à dit "C'est la précarité qu'il faut éradiquer, pas le smic."
On est bien d'accord mais la précarité est une conséquence, on doit s'attaquer aux causes.
Le SMIC a 1700 euros n'est pas irréalisable mais c'est surtout pour la valeur morale de l'augmentation que nous nous battons. Sorti du contexte bien sûr que c'est absurde, mais dans une reconquête des moyens de production, des création de coopérative ouvrière, la planification écologique, etc ça devient plus cohérent.
Le capital devient aujourd'hui le moyen le moins contraignant pour devenir fainéant, j'ai un grand aïeul qui gagne plus de 5000 euros par mois de ses placements de retraite et de ses portefeuilles d'actions, croyez vous que celui-ci et son capital soient un participant actif et essentiel de l'économie? Peut-on dire que puisque les rentiers consomment ils font tourner l'économie?
Non on ne peut pas le dire, parce que les foyers qui ont des ressources on va dire au delà de 5000 euros ne consomme plus tout l'argent qu'ils gagnent, ils l'epargnent, et peuvent l'epargner dans des investissements plus risqués et plus rémunérateurs. Ils font gonfler la bulle immobilière, ils influencent sans le vouloir les décisions de délocalisation. C'est ainsi que se décide le futur de nos industries.
Je saute au plafond quand je lis que les salariés payés 2000 euros seront jaloux des smicards à 1700 euros, nous sommes ici en plein coeur de ce qui fait encore le noyau dur de l'idéologie capitaliste, je reprend la citation de Prof de SES:
"Dans une société, on se compare et on juge sa valeur économique et sociale par rapport à d'autres."
De quelle société parle-t-on?! Le cynisme et le consentement silencieux seraient des principes physiques inhérents à la société quelle qu'elle soit?
Non Monsieur prof de SES, sauf le respect que je vous dois, ce n'est pas le fondement de toutes les sociétés, à moins que vous ayez autorité en matière d'anthropologie, j'attend dans ce cas votre travail sur le sujet...
Si la jalousie et la frustration sont des traits communs à l'humanité, je crois que la société du capitalisme libérale en a fait ses tablettes sacrées pour faire fonctionner ses temples de la consommation de produits alimentaire au goût étiolé ou de bien ménagers vetustes.
Une autre réaction sur le sentiment d'illégitimité qu'auraient les syndicats dans le cas où toutes leurs revendications seraient appliqués, bla bla je recite:
"...si le Front de gauche applique toutes les revendications des syndicats il élimine du coup leur légitimité"
Vous êtes en train d'expliquer que comme la HALDE a besoin de l'ethnicisme pour exister, les syndicats ont besoins des luttes parce qu'ils vivent de leur agitation.
... c'est une blague en fait vous n'êtes pas de gauche?
Maintenant c'est plus possible le smic horaire à 1700 €uros. Mélenchon n'est plus en course pour le proposer, attendons les prochaines élenctions, peut-être qu'il le proposera à 2500 €uros. Maintenant la parole est à Sarkozy ou Hollande, attendons le 6 Mai...
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Cher camarade,
Ton blog est le signe encourageant que les voix s'élèvent dans ce pays.
En plus il est bien référencé, bravo!
Je voudrait rajouter à ton argumentaire les questions que peuvent se poser beaucoup de gens:
Avec quel argent les salon de coiffure, les commerces, les cinémas des petites villes, les artisans vont bien pouvoir payer leurs salariés, quand dans l'industrie agro-alimentaire certains producteurs sont pris à la gorge ne pouvant plus payer les traites, et tout le tralala catastrophiste ...
Il faut bien construire notre argumentation et expliquer par quels moyens nous allons proceder, tes différents arguments point par point ne vont pas convaincre un lecteur sans opinion.
Pour quelle raison? Cher camarade, les arguments ne doivent pas rester des raisonnements généraux, il faut être précis et aller au bout des raisonnement sinon on passera pour des guignols.
Il est clair que si du protectionnisme unilateral doit être mis en place, donc entre autre la relocalisation de nos industries le coût des produits ne sera pas comparable à celui que nous connaissons, c'est la raison pour laquelle il faut aussi parler du contexte dans lequel on veut placer ce minima.
En effet le chiffre d'affaire d'une petite entreprise de deux ou trois salarié peut ne pas rendre viable une augmentation du smic à 1700 euros, ce raisonnement est logique si on raisonne à partir du cadre existant qui est la libre circulation des biens et des services.
En revanche dans un système protégé l'argent du travail est relocalisé donc il est dépensé dans l'économie interieure, le problème est que le coût du travail a une répercussion sur le coût du produit.
Certains doivent se dire que tout le bénéfice de produire en Chine à bas coût serait dans cette hypothèse perdu et le pouvoir d'achat des Français en serait gravement impacté, ce qui pourrait être un raisonnement logique aussi. Certains de mes interlocuteurs me disent :"Heureusement que y a les chinois, on pourrais pas acheter tout ce qu'on achète si on faisait fabriquer ici".
A ceux-ci je répond qu'ils n'ont qu'une vision individuelle des "avantages" parce qu'un pays est un espace commun et nous sommes interdépendant dans ce tissu social, nous avons profité de l'importation jusqu'aujourd'hui mais nous payons notre misère de demain.
Donc le travail est à définir par une organisation des besoins qui soit raisonnée, qui correspond au réel besoin sans être à flux tendu et la production doit être requalifiée par de nouvelles exigeances de pérenité, de disponibilité des pièces de rechange, de compatibilité écologique, d'évolutivité, etc
Nous n'avons plus à subir le dictat des fabricants poussant toujours au renouvellement en réduisant la qualité, en programmant sciemment une vetusté, des obstacles aux réparations ou une prise d'otage au consommable (ex des imprimantes et des cartouches, des sacs d'aspirateurs, etc).
Ensuite la création d'un pôle financier publique devra servir au bien commun par conséquent une idée qui n'engage que moi consisterait à distribuer des produits financiers sains et equitable qui pourront être des crédits d'équipement en facilitant l'accès à tous à des biens de qualité, économe en énergie que ce soit l'habitat, l'electroménager, l'agriculture, le textile ou l'automobile.
Et en fin, la réapropriation des réseaux de télécomunication, d'eau, de gaz, d'electricité, la couverture du réseau de voies férrées, le traitement des ordures, etc garantira une stabilité des budgets des ménages.
Des propositions sont encore à faire, le programme est ouvert puisqu'il rend la place au peuple!