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Le triangle Bettencourt-Woerth-Sarkozy et la justice
La justice approche timidement le triangle Bettencourt-Woerth-Sarkozy.
Après les critiques formulées par les partis politiques de gauche sur la lenteur de la réaction de la justice concernant différents volets de l’affaire Bettencourt-UMP- Woerth, le procureur du parquet de Nanterre, Philippe Courroye, s’est défendu jeudi dernier dans Le Figaro.«Habitué depuis fort longtemps aux critiques», il assure qu’il n’est pas «homme à céder aux pressions» et que les enquêtes qu’il a ouvertes dans l’affaire Bettencourt se déroulent de la manière la plus rigoureuse qui soit (sic).
Quoi qu’il en soit, Philippe Courroye n'a toujours pas saisi de juge d'instruction dans cette affaire sensible, et la juge Isabelle Prévost-Desprez n’est chargée d’enquêter que sur un éventuel abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire.
Plusieurs voix s'étaient pourtant élevées ces derniers jours pour réclamer que la conduite de l'enquête soit confiée à un juge d'instruction indépendant du pouvoir politique et non plus au parquet, soumis à un lien hiérarchique avec la chancellerie qui, elle, est sous l’autorité du président de la république.
Liliane Bettencourt sera quant à elle entendue aujourd'hui par la brigade financière. Les policiers devraient notamment la questionner sur deux comptes qu'elle détient en Suisse, dotés de plusieurs dizaines de milliers d'euros, ainsi que sur l'île d'Arros, aux Seychelles, dont l'identité du réel propriétaire est encore floue.
Au cœur de la tempête politico-judiciaire, l'héritière de L'Oréal a accueilli vendredi avec « soulagement » le rejet par le procureur de Nanterre, d'une nouvelle demande de mise sous tutelle déposée par sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt.
Eric Woerth, doit aussi être entendu ce mardi dans le cadre de l'enquête sur le contenu des enregistrements clandestins chez la milliardaire. Le ministre du Travail espère que cette déposition lui permettra de faire clore le dossier et tourner la page d'un mois de révélations successives sur la circulation légale et illégale d’enveloppes d’argent entre Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France, Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidence de la république, et Eric Woerth son exécuteur de projets régressifs contre le monde du travail. Jean-Paul Piérot, rédacteur en chef du service politique de l’Humanité commence à juste titre son éditorial d’aujourd’hui par ces mots «Dites-moi qui vous paie, je vous dirai quelle politique vous faites. »
Le monde du travail saura montrer sa résistance dans la rue face à ce triangle argent – pouvoir politique et injustice sociale le 7 Septembre prochain.
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