• PACA. Fret ferroviaire :
 petit meurtre en silence  ?

    Le « plan » de réorganisation de la SNCF entraverait le développement économique du port de Marseille-Fos-sur-Mer.

    La note interne à la SNCF concernant la casse du fret dans la région Paca, publiée le 18 février dans l’Humanité, continue de faire des remous. En début de semaine, syndicalistes et élus ont tenu une conférence de presse pour demander, officiellement, un moratoire et l’organisation par le préfet d’une table ronde. L’entreprise publique envisage, en effet, de cesser la desserte de plusieurs centres sur la Côte d’Azur et de mettre fin au tri « à gravité » (600 wagons traités par jour actuellement) à Miramas, centre névralgique de la logistique régionale, pour passer au tri « à plat » (150 wagons par jour). Pour Daniel Tourlan, secrétaire CGT des cheminots Paca, cela équivaudrait à jeter des dizaines de milliers de camions supplémentaires sur la route. « Pour la direction de la SNCF, il n’existe pas de trêve pour tuer le fret  ! » a-t-il lancé, en référence à peine voilée à la « trêve électorale » invoquée par le préfet de région pour ne pas organiser au plus vite une table ronde.

    Miramas constitue la porte de sortie naturelle de la zone industrielle et portuaire de Fos, où le projet de terminal conteneurs, dit 2XL, va faire exploser la demande de transport dans une zone déjà saturée de camions. Daniel Tourlan insiste sur la portée des décisions de la SNCF  : « On condamne le développement économique de la zone et du port. Comme ça, par une décision de la direction de l’entreprise publique contraire aux décisions du Grenelle de l’environnement  ! » « Le plan de la SNCF ne correspond pas à la réalité du développement économique des années à venir, regrette Frédéric Vigouroux, maire PS de Miramas. C’est une réponse comptable. Mais on ne luttera jamais entre le coût d’un wagon et le coût d’un camion car ce dernier ne supporte pas le coût de l’investissement. » Pour Jean-Marc Coppola, tête de liste du Front de gauche, « on ne peut plus dire que la région est au bord de l’asphyxie en matière de transports. Sur le fret, il faut d’abord un moratoire. Mais il faut aller bien plus loin et se donner les moyens d’inverser la donne ».

    Étonnamment, le sujet a provoqué peu de réactions politiques dans la région, alors qu’il est question de l’avenir du port de Marseille-Fos, poumon économique de ce territoire.

    C. D.

    dans l'Humanité du 26.02.10


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